RETOUR SUR L’EXPOSITION : “LE MONDE EN TETE”

TEMA GALERIE VOUS PRÉSENTE L’EXPOSITION « LE MONDE EN TÊTE »

« En contemplant ma collection de coiffes, j’ai le sentiment jubilatoire de faire le tour du monde, d’accomplir une sorte de voyage immobile », déclare Antoine de Galbert, collectionneur ayant grandement contribué à l’exposition « Le monde en tête » au Musée des Confluences à Lyon du 6 juin 2019 au 15 mars 2020. Ce sont plus de 500 coiffes qui sont rassemblées, soit plusieurs portes ouvertes vers des cultures variées. Tema Galerie a eu envie de vous faire voyager et de vous faire découvrir différents peuples aux coiffes aussi surprenantes les unes que les autres !

LES COIFFES PAPOUES : UNE SYMBOLIQUE FORTE

Objet devenu banal de nos jours, la coiffe, lorsque nous l’évoquons, n’occupe qu’une place esthétique à nos yeux. Pourtant, c’est bien plus qu’un matériel, qu’un artefact constitué d’éléments divers de la Terre. C’est avant tout le reflet d’une culture et d’une histoire comprenant des événements marquants. Entre la mondialisation, les migrations, ou encore les colonisations, les coiffes ont subi de nombreuses« mutations » comme pour s’adapter à leur milieu, pour inscrire une nouvelle histoire. Ces couvre-chefs marquent une nouvelle ère à chacun de leur passage et permettent alors de distinguer les différentes cultures et les traditions présentes. Le Coiffe de Deuil, venant tout droit de Papouasie-Nouvelle-Guinée, sert alors à célébrer chaque passage dans l’au-delà avec un tissage unique composé d’écorce battue, de fibres végétales et de graines.

Les coiffes ont évolué sous de nombreuses influences extérieures depuis des siècles. L’exemple le plus parlant : la navigation et les explorateurs qui emportent avec eux un bagage culturel. Ces objets océaniens n’ont alors pas échappé à cette vague occidentale transportée par l‘Océan Pacifique. Ce qui explique la forme triangulaire qui fait référence au bicorne d’un officier de marine. De nos jours, cet objet est fabriqué avec des matériaux manufacturés.

pastedGraphic.pngLES COIFFES D’OCÉANIE OU UNE PORTE VERS LE MONDE SPIRITUEL

Si ces couvre-chefs sont le reflet de traditions culturelles, ils servent aussi de connexion avec les divinités. Certains peuples pensent même que ces objets sont dotés de pouvoirs magiques, à cause de leurs matériaux et de leur symbolique. Lorsque nous pensons à un peuple, nous ne pouvons pas passer à côté des rituels qui les accompagnent.

Quelles que soient les pratiques, les coiffes font partie intégrante de ces rituels et sont même au cœur de l’attention.

De nombreuses tribus apportent une même importance à ces objets. Véritables liens avec le monde de l’invisible, certains sont pensés pour incarner une entité divine ou un défunt. Dans beaucoup de sociétés, les fonctions sont multiples : accompagner le passage dans l’autre monde, initier des jeunes en passe de devenir adultes, ou encore rappeler des codes de bonne conduite. Celui qui porte ces coiffes se voit attribuer un rôle majeur et contrôle alors la cérémonie d’une main de maître. Ces « chapeaux » de l’au-delà ne symbolisent plus seulement le statut ou l’hiérarchie d’une personne, ils vont aussi être une véritable porte d’entrée vers le monde spirituel et seront par conséquent des connecteurs, comme les célèbres planches ouija que nous connaissons. 

LES PIÈCES OCEANIENNES PHARES PARMI LES COIFFES DU MONDE

Parmi les coiffes les plus marquantes, nous retrouvons la Casquette de danse en forme de raie provenant d’Océanie, inspirée de celles de la marine allemande. C’est surtout un objet de grande valeur historique puisque c’est une référence au début de la première guerre mondiale, lorsque le nord-est de la Nouvelle-Guinée était occupé par l’Allemagne.

De nombreux couvre-chefs sont d’ailleurs la preuve que des communautés papoues de Nouvelle-Guinée sont entrées en contact avec les occidentaux à partir des années 30 : divers groupes avaient en effet noué des relations commerciales tout en continuant à se battre. 

 

Pour clôturer ce voyage, zoom sur un masque-cimier des îles Banks qui représente un esprit de la mer et des rivières. Une cérémonie a lieu tous les 25 ans et voit des hommes porter cet accessoire pour célébrer la nouvelle génération de villageois.