RENCONTRE AVEC PATRICIA ANSELL DODDS A PARIS

Quand une femme aborigène vient me rencontrer!

Lors d’un après-midi du mois de mai, une femme passe les portes de la galerie avec quelques toiles dans ses mains. Je la regarde étonnée. Serait-ce une artiste aborigène ?

A la vue de ses peintures, aucun doute, les symboles, la manière de peindre avec ces petits points qui recouvrent la toile ainsi que l’histoire qu’elle me raconte parlent bien des croyances et des rituels de ce peuple .

Une question me taraude… Comment est-elle venue jusqu’à moi?


 

 

Patricia me décrit alors son long voyage et les insupportables heures d’avion qu’elle a du faire depuis le bush australien jusqu’en Ecosse, où se tenait un colloque sur les peuples indigènes du monde entier. Je suis stupéfaite par ce que je viens d’apprendre.

Elle a continué son circuit en se rendant à Londres quelques jours et le termine aujourd’hui en faisant une dernière escale à Paris qu’elle tenait tant à visiter. C’est en faisant des recherches sur le net qu’elle a découvert l’existence de Tema Galerie et là voilà maintenant à mes côtés !

Patricia est une femme militante des droits de son peuple

Que ce soient dans les universités d’Australie où elle a enseigné ou dans les expositions de ses peintures, elle raconte les légendes de son clan”Arrernte”. Elle se bat pour que les aborigènes retrouvent leur place dans leur territoire, et aborde l’histoire douloureuse du passé des aborigènes, sans tabou ni langue de bois. Aujourd’hui, les choses et les mentalités évoluent mais la route est encore très longue pour sa communauté… Evidemment, le principal combat de Patricia se porte maintenant sur la nouvelle génération. Elle travaille en collaboration avec des centres de santé et de justice sociale pour que les jeunes puissent avoir un avenir meilleur.

C’est une femme moderne dynamique qui sait aussi s’adapter à d’autres supports que la toile pour parler de ses histoires comme par exemple lors du “Badu Gili” où des images furent projetées sur l’Opéra de Sydney (voir le film ci-dessous).

Badu Gili, qui signifie «lumière de l’eau» dans la langue des aborigènes de Bennelong Point, le peuple Gadigal, est une expérience quotidienne qui explore les histoires anciennes dans une projection spectaculaire de sept minutes. Les dessins de Patricia illuminent l’Opéra pendant toute l’année au coucher du soleil et à 19 heures.

Célébrant la richesse de l’histoire et le dynamisme contemporain de la culture du peuple aborigène, Badu Gili perpétue les traditions de Bennelong Point, anciennement Tubowgule («le lieu où les connaissances se rencontrent»), lieu de rassemblement communautaire, de cérémonies et de récits pour des milliers de personnes.

Comme cette rencontre inattendue est agréable… Nous avons discuté près de 3 heures ensemble, pour nous remercier mutuellement. Afin de garder un souvenir de ce partage, Patricia m’offre l’une de ses toiles et choisit parmi mes aquarelles deux d’entre elles… Nous  nous sommes promis de nous revoir quand, à mon tour, je serai sur ses terres…

Merci Patricia .

Voir son travail sur son site web

Julie